Le secteur de la petite enfance reste aujourd'hui très majoritairement féminin, les hommes représentent à peine 1% de la profession. Les nombreux stéréotypes et jugements qui s’attachent aux hommes exerçant ce métier n’ont pas découragé Alexandre HERLUISON - BOILEAU et Benjamin ANTOINE de se lancer dans un métier de la petite enfance.


Portrait d’Alexandre HERLUISON - BOILEAU, auxiliaire de puériculture à la structure multi-accueil de Dombasle-sur-Meurthe "Le Petit Navire”



Pouvez-vous vous présenter et nous raconter votre parcours ?

Je m’apelle Alexandre HERLUISON - BOILEAU, j’ai 26 ans, je suis titulaire d’un diplôme d’auxiliaire puériculture avec le concours de la fonction publique territoriale que j’ai obtenu en 2018. Cela fait maintenant 2 ans et demi que je travaille à la crèche de Dombasle-sur-Meurthe, après diverses expériences dont 3 ans passés à l'Ile aux enfants de Lunéville.

Comment vous est venue cette vocation de travailler avec des enfants ?

J’ai eu la chance de découvrir assez tôt cette vocation. Lorsque j’avais 10 ans mon papa m’a demandé de m’occuper de ma petite soeur et cela a été un véritable déclic, j’ai adoré ça et je me suis dit que c’était ce que je voulais faire plus tard.  A 19 ans je me suis donc orienté vers une formation diplômante au Lycée Alain Fournier de Metz où j’ai décroché mon diplôme d'auxiliaire de puériculture après différents stages en crèches. 



Qu’est ce qui vous plaît dans ce métier ? 

Tout d’abord forcément de pouvoir travailler avec les enfants c’est un vrai bonheur pour moi de pouvoir construire une véritable relation de confiance avec eux mais aussi les parents. J’adore aussi suivre l’évolution des enfants, on donne des nouvelles aux parents avec des photos, on met à jour une clé USB qui fait office de rétrospective des années passées dans la structure.

J’aime aussi la notion de travail en équipe, il y a une excellente ambiance au sein de la crèche et nous nous entraidons tous, c’est vraiment épanouissant, je peux dire que j’ai trouvé ma place dans la section des bébés ( à partir de 2 mois jusqu’à 14 mois). 

 

Pouvez-vous nous décrire votre journée type ? 

On ouvre à partir de 7h pour l'accueil des enfants, on fait le point avec les parents par rapport à la feuille de rythme que nous avons mise en place. Ensuite nous démarrons les activités ludiques avec des jeux d'éveils, de la peinture, des jeux sensoriels, chansons, comptines …. jusqu’à 10h30 environ pour emmener les enfants à la sieste jusqu’à l’heure du déjeuner. On adapte le rythme en fonction des enfants et des besoins de sommeil. On reprend ensuite les activités découvertes jusqu’à 15h pour passer au goûter. Les parents viennent ensuite chercher les enfants de 16h30 à 18h, nous refaisons le point avec eux grâce à la feuille de rythme, puis nous rangeons, désinfectons tous les lieux de vie et nous préparons les différentes fiches repas pour le lendemain. 

 

Comment percevez-vous le fait d’être un homme dans un univers féminin ?

Malgré que ce soit un milieu composé essentiellement de femmes, j’ai toujours été très bien accepté dans les différentes structures par lesquelles je suis passé. J’apporte une sorte de mixité qui je pense est bonne pour les enfants comme pour l’ambiance au travail. Les enfants sont des éponges, ils absorbent nos émotions et ils s’adaptent à nous. Il y a des enfants qui viennent plus souvent me voir sans doute car je suis un homme et se sentent plus rassurés, comme un repère. 

Les parents sont majoritairement très heureux d’avoir aussi un profil masculin au sein des équipes. 

 Qu’attendez vous du nouveau site de la crèche qui se dessine actuellement ? 

Je suis impatient de pouvoir intégrer les nouveaux locaux, j’ai été heureux de participer à la réunion pour découvrir les plans de ce nouveau site qui nous permettra de faciliter notre quotidien et les conditions d'accueil. 

 Un conseil à donner aux hommes qui aimeraient se lancer dans ce métier ?

N’hésitez surtout pas ! Ce n’est pas réservé aux femmes, les hommes ont aussi des choses à apporter dans le milieu de la petite enfance ! La mixité est bénéfique pour tout le monde.



Portrait de Benjamin ANTOINE, assistant maternel à Dombasle-sur-Meurthe



Pouvez-vous vous présenter et nous raconter votre parcours ?

Je m'appelle Benjamin ANTOINE, j’ai 39 ans, je suis marié et papa de deux enfants. Je suis originaire de Vittel et j’habite à Dombasle-sur-Meurthe depuis 2007. J’ai un diplome d’aide soignant et j’ai travaillé de nombreuses années à l’OHS je m’occupais d’enfants en situation d’handicap. Je suis également joueur au Dombasle Handball, j’ai encadré la section baby ballon pour encourager les plus petits à la pratique du Hand. Je suis maintenant assistant maternel depuis 1 ans et demi.

Comment vous est venue cette vocation de travailler avec des enfants ?

Ma femme est directrice d’un magasin avec une grosse amplitude horaire, il a fallu par conséquent s’organiser et j’ai été amené à m’occuper beaucoup plus de nos enfants. Je me suis rapidement rendu  compte que je prenais du plaisir à le faire et que j’étais très à l’aise. En faisant construire notre maison, j’ai émis l’idée (en rigolant à la base) d’être assistant maternel. Mon métier d’aide soignant était très prenant et très stressant avec une grosse charge de travail. Je me suis donc renseigné plus sérieusement pour ma reconversion j’ai alors démarré une formation complète d'assistant maternel tout en prenant un congé sabbatique au cas où



Qu’est ce qui vous plaît dans ce métier ? 


J’ai eu la chance de tomber sur deux enfants formidables, tout d’abord Mathilde qui a fait sa première rentrée scolaire en septembre et Louise une petite fille adorable que j’ai eue à 3 mois et qui a désormais 13 mois. Je garde maintenant un bébé de 5 mois qui se prénomme Gaspard. Je suis très content de voir l’évolution des enfants, il y a forcément un lien affectif qui se crée, rentrer dans la sphère éducative avec les parents c’est très gratifiant.

De plus je suis beaucoup plus avec mes enfants, je les accompagne le matin à l’école, puis je vais les chercher pour déjeuner… c’est un confort de vie qui n’est pas négligeable.

 

Pouvez-vous nous décrire votre journée type ? 


Ma journée commence après avoir déposé mes enfants à l’école avec l'accueil des enfants et des parents où nous faisons le point sur la soirée de la veille, la nuit et le lever. J’entame ensuite les activités ludiques pendant 45 minutes, puis je m’occupe des changes avant la sieste. Aux réveils, je donne le biberon avant de se diriger vers l’espace de jeu que j’ai aménagé. Nous nous préparons ensuite pour aller chercher Lison et Louis mes enfants à l’école pour passer à table tous ensemble. C’est vraiment le rush la pause déjeuner, je dois respecter un timing très précis. En début d’après-midi, je propose des activités ludiques pour Louise et Gaspard avant d’aller à la sieste.Je donne le biberon au plus petit et un petit goûter à la plus grande pour ensuite retourner chercher mes enfants à l’école et prendre le goûter tous ensemble. On reprend alors les activités ludiques et d’éveils jusqu’à l’arrivée des parents. 

 

Comment percevez-vous le fait d’être un homme dans un univers féminin ?


Les gens sont toujours surpris quand j’annonce que je fais ce métier, même les autres assistantes maternelles le sont mais je pense que je suis plutôt bien accepté maintenant.  Au début je me posais beaucoup de questions mais maintenant plus du tout. Nous avons trouvé un équilibre avec ma femme et mes enfants et je pense que ce métier apporte à toute la famille beaucoup de bonheur. Le métier d’assistant maternel n’est pas très bien reconnu professionnellement au niveau de la société, il y a beaucoup d'a priori encore plus quand tu es un homme. Tout ce qui m’importe c’est d’être à l’écoute des enfants, je m’adapte à leur rythme pour répondre à leurs besoins et être toujours disponible pour eux. 



Qu’attendez vous du nouveau Relais d’Assistant(e)s Maternel(le)s (RAM) qui se dessine actuellement ? 


C’est vraiment une excellente chose, il y aura plus de proximité et j’ai hâte de pouvoir découvrir les différentes activités proposées mais aussi d’échanger avec les autres assistant(e)s maternel(le)s et les professionnels de santé. Il y a quand même beaucoup professionnel(le)s de la petite enfance sur Dombasle-sur-Meurthe et c’est rassurant de pouvoir avoir un support sur toutes sortes de questions par rapport aux contrats etc…

Un conseil à donner aux hommes qui aimeraient se lancer dans ce métier ?

Lancez-vous à 200%, aucun regret au contraire…. c’est un épanouissement. Je suis plus proche de ma famille et je constate un attachement qui grandit de jour en jour avec les enfants dont j’ai la charge.