Portrait de Léa MUNIER, joueuse professionnelle de football pour la section féminine AS Nancy Lorraine, formée au FC Dombasle
Léa MUNIER, 18 ans, originaire de Sommerviller a intégré cette année l’effectif professionnel de la section féminine de l’ASNL, évoluant actuellement en deuxième division. Ce pur produit de la formation Dombasloise, déjà sélectionné en équipe de France jeunes évolue au poste de milieu défensif et grâce à sa qualité technique peut aussi évoluer numéro 10.
Portrait de cette jeune athlète qui concilie sport de haut niveau et études supérieures à un rythme effréné.

Léa MUNIER au Stade Pavageau
Comment vous est venue cette passion pour le football ?
Je suis passionnée depuis toute petite, je me rappelle que je jouais déjà au foot chez ma nounou Madame CHRETIEN à Dombasle-sur-Meurthe avec les autres enfants.Je jouais également sans arrêt avec les garçons lors des récréations à l’école. J’ai alors commencé à demander à mes parents très fréquemment de m’inscrire dans un club de foot, mais pour cela je devais continuer à obtenir de bons résultats scolaires. J’ai donc intégré le FC Dombasle en catégorie U11 (moins de 11 ans) pour mon plus grand bonheur.
Pouvez-vous nous raconter votre parcours de formation ?
Tout a commencé au FC Dombasle, je suis arrivée en étant la petite fille au milieu des garçons, mais j’ai très rapidement trouvé mes marques. J’ai eu la chance de tomber sur les éducateurs formidables qui m’ont très rapidement témoigné énormément de confiance. Quentin CHOULEUR m’a promu capitaine en U13 et m’a très vite confié les clés du jeu. Même chose en U15 avec Jordan LEPAVOUX. Cette belle aventure s’est terminée par une montée en Promotion Honneur, ce qui n’avait pas était accompli depuis de très nombreuses années. Après la catégorie U15, le règlement ne permet plus aux joueuses de jouer les garçons, j’ai intégré le Pôle Espoirs de Strasbourg où j’avais 5 à 6 entrainements par semaine. J’ai ensuite été recrutée par le club de Vendenheim pour évoluer en U19 national, une belle expérience car j’ai joué contre des clubs références comme le PSG, PARIS FC, FC METZ ou l’ASNL. J’ai ensuite voulu anticiper mon retour à Nancy, donc j’ai commencé des essais à l’ASNL avec d’abord les U19 nationaux puis avec l’équipe A, et c’est à partir de la saison 2019/2020 que j’ai intégré l’effectif professionnel.
Devenir joueuse professionnelle a-t-il toujours été votre objectif ?
Pas forcément, au commencement j’étais tellement heureuse de pouvoir simplement jouer au football dans un club et être parfois meilleure que les garçons. J’ai commencé à être régulièrement sélectionnée en équipe de Lorraine, et mes parents m’ont fait comprendre que j’avais la possibilité de jouer à un très bon niveau si je continuais à travailler sérieusement aussi bien à l’école qu’au football. J’ai ensuite été repérée pour le Pôle Espoirs et c’est là que j’ai vraiment pris conscience de mon potentiel.

Léa Munier à Marcel Picot face à l'OGC Nice
Comment se déroule votre quotidien depuis que vous êtes joueuse professionnelle ?
Pour l’instant cela se passe très bien, j’habite toujours chez mes parents ce qui me permet d’avoir de la stabilité. Je vais tous les jours à la Faculté de Droit de Nancy dans le cadre de ma Licence, pour espérer exercer la fonction d’avocate ou juge. Après les cours, direction la Forêt de Haye pour un entraînement quotidien de 18h à 20h. Le weekend est consacré aux matchs, nous jouons le dimanche après-midi et il arrive très souvent que nous partions la veille lorsque nous nous déplaçons à l'extérieur.
Comment s’est passée votre intégration dans l’équipe ?
L'intégration a été très bonne grâce à la revue d’effectif par rapport à l’an dernier. Le nouveau coach Maxime VAUTRIN aide beaucoup les jeunes joueuses et veille à notre bien être. C’est un coach organisé et très méticuleux malgré son jeune âge (26 ans, plus jeune entraîneur en deuxième division). De mon côté je suis la deuxième plus jeune, il y a une camarade qui a 16 ans, un véritable phénomène ! Il y a un mélange sympa entre les joueuses d’expérience et les plus jeunes, ce qui nous a permis d’obtenir d’excellents résultats en ce début de saison, il faut que cela continue…
Quels sont vos objectifs au niveau personnel ?
Je travaille pour être titulaire indiscutable, trouver de la régularité dans mes performances. J'espère une nouvelle sélection en équipe de France, car j’ai été sélectionnée en U18 surtout que cette année en U19 il y a l’Euro donc ce serait une expérience incroyable de pouvoir en faire partie. Il y a des stages organisés à Clairefontaine, avec des confrontations pour ensuite établir une liste. Prochaine liste au mois de mars, premier tour éliminatoire de l’Euro en Avril.
Avez-vous constaté un effet “Coupe du Monde de Football Féminin 2019” en France ?
C’est certain, cette Coupe du Monde a mis en lumière le football Féminin, certains préfèrent regarder les matchs féminins car ils disent que c’est plus beau à voir car moins de contacts.J’ai été un peu déçue des résultats de nos bleues car elles étaient favorites, elles auraient pu faire mieux mais le niveau était très relevé.
Au bord des terrains à Marcel Picot on a de plus en plus de supporters qui viennent nous voir. On est plus soutenues qu’auparavant il y a plus de moyens qui sont mis en place pour notre équipe au niveau du club. Le staff s’est étoffé avec l’arrivée d’une préparatrice athlétique, un coach adjoint, un entraîneur spécifique gardienne, un docteur, un analyste vidéo et cela se ressent dans nos résultats. On a eu la chance de faire un match à Marcel Picot contre Nice, cela a des conséquences positives, à nous maintenant de continuer à faire parler de notre équipe !
